Les différents types de « psys »

Un homme dégarni avec un pull rouge et de grandes lunettes rondes et noires est assis en tailleur en souriant

Il est souvent difficile de s’y retrouver parmi les différents types de « psys ». Les dernières évolutions réglementaires ont d’ailleurs encore plus compliqué la situation. Selon les cursus et les diplômes, ils n’ont pas tous le même type de formation ni le même champ d’intervention. Voici comment vous y retrouver rapidement.

Deux types de professions

La première distinction à opérer est de savoir si la profession a un statut réglementé ou non.

Les professions réglementées ont toutes en commun de reposer sur un diplôme garanti par l’Etat. Ce diplôme confirme une quantité plus ou moins importante de savoirs théoriques, ainsi que la validation de stages professionnels plus ou moins longs. En revanche, ces diplômes ne prévoient rien en ce qui concerne la psychothérapie personnelle du praticien. Celle-ci n’étant pas obligatoire, chaque professionnel peut librement choisir d’y consacrer du temps en plus de sa formation, ou de ne pas le faire. Actuellement, les professions réglementées sont celles de psychiatre, de psychologue et de psychothérapeute.

A l’inverse, les professions non réglementées ne sont pas validées par l’Etat. Les praticiens se forment dans des écoles privées, et se regroupent par la suite en associations professionnelles. Ces écoles enseignent moins de connaissances générales et visent plutôt la maîtrise d’une technique d’accompagnement. Généralement, les étudiants doivent avoir effectué un nombre minimum d’années de thérapie personnelle, dont une partie au moins effectuée selon la technique qu’ils apprennent. A la fin de leur cursus, les futurs professionnels n’effectuent pas de stages mais reçoivent leurs premiers patients sous le contrôle d’un praticien plus expérimenté. Cela concerne les psychanalystes, les psychopraticiens et les autres formes de thérapeutes.

Enfin, il y a également des professionnels qui effectuent un double cursus. Diplômé d’une université, ils se forment en parallèle à une technique d’accompagnement. Il est fréquent par exemple qu’un psychanalyste soit également psychiatre ou psychologue.

Les professions réglementées

Les Psychiatres

La psychiatrie est une profession réglementée. Les psychiatres sont des médecins qui, après leurs études générales, ont suivi une formation de spécialité en psychiatrie. Depuis la réforme de 2017, cette spécialisation se déroule sur un minimum de quatre années, dont trois de stage. C’est la formation de plus haut niveau sur la prise en charge des maladies mentales.

Comme le psychiatre est un médecin, il peut prescrire des médicaments, faire une feuille de soin (pour obtenir le remboursement de la sécurité sociale), ou prescrire un arrêt de travail. Il peut également prescrire des examens médicaux, des thérapies physiques (sismothérapie par exemple), ou prescrire une hospitalisation dans un hôpital psychiatrique.

C’est le seul professionnel compétent pour les maladies mentales graves, comme par exemple la schizophrénie, la psychose maniaco-dépressive, la mélancolie ou la démence. Même si la psychothérapie peut améliorer de ces maladies, le recours au psychiatre reste nécessaire, de même que dans tous les cas nécessitant un traitement médicamenteux. D’ailleurs, pour les maladies mentales graves, c’est souvent un psychiatre qui effectue directement la psychothérapie, à moins qu’il ne la délègue à un autre professionnel sous son contrôle.

Plusieurs plaquettes de médicaments de différentes couleurs

Les Psychologues

Un psychologue professionnel est obligatoirement un diplômé de l’université. Le titre est réglementé, et la loi prévoit qu’il soit titulaire d’une licence, d’un master 1 et d’un master 2 ayant chacun la mention psychologie. Le futur professionnel doit donc obtenir ces trois diplômes, qui représentent cinq années d’études, et environ cinq mois de stages.

La formation théorique du psychologue est très vaste. Elle recouvre tous les domaines de la psychologie, c’est à dire aussi bien les maladies mentales que le fonctionnement du cerveau ou les rapports sociaux. C’est le seul professionnel compétent pour valider des tests psychotechniques (QI) ou de personnalité. Il peut pratiquer la psychothérapie, mais il n’a aucune obligation d’en suivre une pour lui-même, ni de se former à une technique particulière pour le faire.

Les Psychothérapeutes

Le titre de psychothérapeute n’était pas réglementé, jusqu’à ce qu’une loi de 2004 vienne changer ça. Avant, le terme désignait tous les praticiens de la psychothérapie, quels que soient leurs diplôme ou les techniques utilisées. Désormais, il désigne uniquement un médecin, un psychologue ou un psychanalyste qui a validé un certain nombre d’heures de formation sur les maladies mentales.

L’adoption de cette loi a provoqué de nombreux débats dans la profession jusqu’en 2012. L’intention était louable, mais s’est heurtée à trois problèmes. D’une part les maladies mentales ne relèvent pas de la psychothérapie mais de la psychiatrie. D’autre part la loi n’impose aucune thérapie personnelle au psychothérapeute, ni n’impose aucune formation à une technique particulière de psychothérapie. Enfin, comme les psychothérapeutes doivent être déjà médecin, psychologues ou psychanalystes, cette loi a juste rendue les choses plus compliquées pour les patients, sans apporter rien de nouveau.

Les professions libres

Les Psychanalystes

L’exercice de la psychanalyse est une profession qui n’est pas réglementée. Le psychanalyste, pour se former, passe par un triple processus. Tout commence avec sa psychanalyse personnelle. Celle-ci est poussée aussi loin que possible ce qui va prendre une dizaine d’années au moins. Puis il va commencer à se former à la théorie psychanalytique afin d’en maîtriser les nombreux méandres conceptuels et peut-être se spécialiser dans un courant particulier. Cette formation théorique peut avoir lieu à l’université, ou dans des instituts professionnels privés. Enfin, le futur praticien va effectuer ses premières psychanalyses sous le contrôle d’un analyste expérimenté.

Ce n’est qu’au terme de ces trois processus que le futur analyste pourra travailler en autonomie. En pratique, ces trois processus atteignent et dépassent fréquemment une durée de quinze ans. Le psychanalyste est le seul professionnel compétent pour effectuer une analyse. Mais, en pratique, beaucoup exercent également la psychothérapie analytique. Plus courte, plus ciblée, cette dernière correspond mieux aux demandes qui leur sont adressées aujourd’hui.

Comme la profession n ‘est pas réglementée, les professionnels se regroupent en associations ou en syndicats. C’est au sein de ces groupements qu’ils élaborent leur déontologie, développent la recherche autour de la psychanalyse, et discutent des modalités de formation de leurs futurs collègues.

Les Psychopraticiens

Suite à la loi de 2004, tous les professionnels de la psychothérapie ont du soit se faire agréer psychothérapeute, soit changer de nom. Cela aboutira à la création du terme de psychopraticien pour désigner tous les professionnels de la psychothérapie. Ce titre n’est donc pas réglementé.

Les psychopraticiens sont donc les professionnels qui ont suivi une formation, parfois de haut niveau, sur une technique de psychothérapie. Bien qu’ils ne soient pas psychologues, ni psychiatres, ni psychanalystes, ils ont étudié les bases des maladies mentales. L’essentiel de leur formation repose sur la maîtrise d’une technique d’accompagnement, et donc sur des savoirs plus pratiques que théoriques (à l’inverse des formations universitaires).

De même que les psychanalystes, ils tendent à se regrouper en associations ou en syndicats. Ces regroupements sont des lieux où les professionnels établissent la déontologie de la profession et veillent entre eux à son respect. Ils veillent également à la défense des intérêts de la profession comme des intérêts de leurs clients.

Quel professionnel choisir ?

Tout dépend de votre besoin. En cas de maladie grave ou nécessitant des médicaments, le recours à un psychiatre est nécessaire. Sinon cela dépend aussi de vous et du contact que vous avez avec le professionnel. Retrouvez dans cet article quelques pistes de réflexion pour mieux choisir.

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